Wilhelm Linder est né le 27 septembre 1919 à Vienne, en Autriche. Il est le jeune frère de Berthold Linder qui sera également déporté à bord du convoi 64 le 7 décembre 1943.
C'est avec celui-ci qu'il fuit son pays natal à la fin des années 1930 à cause de la montée de l'antisémitisme et qu'il s'installe en Belgique. Il y rencontre sa future femme Rosalie (ou Rozalia). Il exerce alors la profession d'électricien et a une réelle passion pour la musique.
Wilhelm est finalement arrêté avec Berthold car ils sont les réfugiés d'un pays ennemi. Ils sont donc emmenés en France et internés dans un camp dans le Sud-Ouest du pays. Rosalie finit par les rejoindre et le couple finit par se marier après la naissance d'un petit garçon nommé Raymond. Ils finissent par pouvoir quitter le camp et s'installent à Saint-Martin-Vésubie où ils sont assignés à résidence mais en sécurité puisque la commune se trouve en zone d'occupation italienne.
Malheureusement, en septembre 1943, cette zone repasse sous le contrôle allemand et la famille est obligée de fuir. Comme beaucoup d'autres Juifs, ils tentent de passer la frontière pour rejoindre l'Italie mais ils sont pris en embuscade par des SS, arrêtés et internés pendant quelques semaines au camp de Borgo San Dalmazzo. Ils seront ensuite rapatriés en France, restent quelques jours à Nice avant d'être internés à nouveau au camp de Drancy (où Wilhelm se voit attribuer le matricule 8464) à partir du 23 novembre 1943. Deux semaines après, Wilhelm, Berthold, leurs deux compagnes et leurs deux fils sont déportés par le convoi 64 en direction d'Auschwitz.
À l'arrivée, Wilhelm est sélectionné pour le travail et on lui attribue un nouveau matricule : le 167596. Il réussit à survivre à l'horreur d'Auschwitz jusqu'à la Libération du camp le 18 janvier 1945 mais est ensuite emmené, avec certains survivants, au camp de Mittelbau-Dora où on lui donne un nouveau et un dernier matricule, le 108323.
Wilhelm sera finalement libéré et rapatrié en Belgique en avril 1945 après presque un an et demi d'horreurs quotidiennes. Il se remarie quelques temps plus tard et a deux enfants : le premier se voit nommé Raymond, en hommage à son fils perdu dans les camps et le second Roland, nom de son neveu disparu également.
Malgré tout, il finit par tout quitter pour s'installer aux États-Unis où il perd la vie en 1978.