Samuel Kandel est né le 15 mai 1893 à Minsk, capitale de l'actuelle Biélorussie. En 1917, il quitte son pays natal pour la France et perd tout contact avec sa famille. Il s'installe à Paris, dans le 3ème arrondissement et exerce la profession de casquettier (ouvrier spécialisé dans la production de casquettes). Il obtiendra la nationalité française le 4 février 1934.
Il rencontre Idessa, une jeune femme d'origine polonaise, qu'il épouse et avec laquelle il a trois enfants : Raymonde, née le 18 mars 1922, Jacques, né le 19 août 1924 et Denise, née le 21 octobre 1934.
1939, La France entre en guerre puis un an plus tard la reddition est signée. C'est alors que les premières mesures antisémites sont mises en place. Chaque jour, elles se montrent de plus en plus fermes et de nombreux Juifs tentent de les fuir en déménageant vers le Sud et la Zone Libre. Ce n'est pas le cas de Samuel et de sa femme qui refusent de partir. Ils envoient seulement leur plus jeune fille, Denise, chez ses grands-parents réfugiés eux-même dans la Creuse.
Le 30 novembre 1943, ils sont arrêtés à leur domicile parisien. Jacques et Raymonde, les enfants aînés, parviennent à se cacher dans un escalier de service et ne seront pas arrêtés. Ils rejoindront, par la suite, leurs grands-parents et leur petite soeur dans la Creuse, à Anzeme, où ils resteront de décembre 1943 à septembre 1944.
Idessa et Samuel sont, eux, emmenés à Drancy où Samuel porte le matricule 9565. Le couple y passe un peu plus d'une semaine avant d'être déportés vers l'Est.
C'est ainsi que le 7 décembre 1943, aux alentours de midi, ils sont entassés avec près de 1000 autres malheureux dans des wagons à bestiaux.
Après un voyage de trois jours, ils arrivent finalement à Auschwitz. Samuel est sélectionné pour le travail et on lui tatoue un nouveau matricule sur le bras : le numéro 167563.
Il travaillera à Monowitz (sous-camp d'Auschwitz et principal camp de travail), probablement dans les usines d'IG Farben. Le 20 décembre, probablement à cause des terribles conditions de vie, il est une première fois envoyé à l'infirmerie du camp. Il y reste trois jours avant de retourner travailler. Mais très peu de temps après, le 28 décembre, il y retourne. Cette fois-ci, il y restera plus d'un mois mais s'en sortira et rejoindra à nouveau ses camarades le 1er mars 1944.
D'après les archives d'Auschwitz, Samuel est emmené à Birkenau (le camp d'extermination d'Auschwitz) le 11 mai 1944. Je n'ai pas retrouvé sa trace après cette date dans les archives : il y a donc de grandes chances qu'il ait été mené, ce jour là, aux chambres à gaz.
Samuel et sa femme ne sont jamais revenus d'Auschwitz mais leurs enfants, qui réussirent à échapper à la déportation, survécurent.