Karl de Haas est né le 8 février 1911 dans la ville de Duisbourg, en Allemagne. En 1933, lors de la montée d'Hitler au pouvoir, Karl quitte son pays natal pour la France. Il parle couramment allemand, sa langue maternelle, mais également le hongrois, qui est la langue d'origine de son père, ainsi que le français. C'est également un grand virtuose : talent et passion qui le guideront dans sa voie professionnelle. En effet, au début des années 1940, Karl s'installe dans la ville de Toulon où il exerce le métier de pianiste et de compositeur dans une boîte de nuit.
C'est au même moment que le jeune homme décide d'entrer dans la Résistance. Grâce à ses capacités linguistiques en allemand, il permet à son réseau, le réseau Jeannot, de se procurer des informations primordiales directement venues de l'armée ennemie. Il joue un réel double jeu, aidant la Résistance en grand secret et affichant un profil collaborateur et ami du nazisme en public.
Étant de confession juive, Karl de Haas est finalement arrêté le 15 octobre 1943 en pleine représentation sur son lieu de travail. Il porte alors sur lui des tracts de la Résistance et est donc emmené à la Gestapo de Toulon où l'on cherche à le faire parler. Malgré tout, il tient le coup et ne révèle rien. Il sera retenu prisonnier dans un premier temps à Marseille avant d'être transféré à Drancy où il arrive le 25 novembre 1943.
Après près de deux semaines, il est emmené par le convoi n°64 pour Auschwitz, le 7 décembre 1943. Il arrive à destination le 10 décembre, soit 3 jours après le départ. Le voyage a eu lieu dans des conditions atroces où les plus fragiles ont trouvé la mort. Karl est toujours en vie et est considéré comme assez en forme pour être sélectionné pour le travail forcé. On lui attribue alors le matricule 167546 et il est envoyé travailler dans différents kommandos.
Le 2 décembre 1943, il est transféré dans un autre camp, celui de Langensalza, un sous-camp de Buchenwald où son matricule change et devient le 96838. Il y reste environ deux mois avant d'être transféré à nouveau dans un troisième camp, celui de Mittelbau-Dora, où il arrive en février 1945. On lui attribue encore une fois un nouveau matricule, cette fois il s'agit du 104437. Il travaillera à Mittelbau-Dora jusqu'à la Libération du camp qui a lieu au début du mois d'avril 1945. Il sera ensuite rapatrié en Belgique par des soldats britanniques puis regagnera la France.